Psyché

Mise en images - Guy Rombaux
Paroles de Marie Chasles et musique de Jean-Louis Beydon
Au violoncelle - Denis van Hecke


PSYCHE


Le jour où m'a quitté le reflet de Psyché
J'ai voulu me revoir au hasard des regards
Les portraits, les visages que l'on m'a dessiné
Couleurs de mon destin au fil de leurs mémoires

Puis un soir, près du lac, je voulais te revoir
Toi le premier visage où j'ai jeté les yeux
Toi le premier sourire où je m'en allais boire
Dans la paume de silence du jeune homme amoureux

Mais la lame du lac a effacé les rides
De ce grand désert blanc, tu ne me connais plus
Légère et esseulée, je retourne à la rive
Au château de l'oubli, la dame s'est rendue


Après l'âge du cœur, vint celui de la pierre
Et le sang sur les tempes et le feu dans mon antre
A cette guerre-là, quand je t'ai connu Pierre
Toi qui fit se muer mon âme dans la cendre

Sur ton ventre aujourd'hui, nos baisers sont fugaces
Nous cherchons de louanges à nos preux souvenirs
Ta chair est bienveillante, qui a gardé la trace
Mais le pont est brisé, il ne peut ressurgir

Et la lame du lac, a effacé les rides
De ce grand désert blanc, tu ne me connais plus
Légère et esseulée, je marche sur le vide
Au château de l'oubli, la dame s'est perdue


Et les jours et les pluies, les amours qui se meurent
Ces visages que l'on croise et aussi tous ces masques
A son heure le malheur, puis chantent les couleurs
La mélancolie longue des destins trop fantasques

Et dans chaque visage où l'on veut se surprendre
Se brouillent les contours et dans ce sourire-ci
Il jette son éclat, on voudrait s'y apprendre
Arrête de danser et dis-moi qui je suis

Mais la lame du lac a effacé mes rides
Et depuis tout ce temps, je ne me connais plus
Légère et esseulée, je referme le livre
Au château de l'oubli, la dame s'est pendue



Texte - Marie Chasles
Musique -- Jean-Louis Beydon"

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